Voyage dans le passé… le hameau abandonné d’Ariddavu s’est implanté sur un site archéologique à l’emplacement d’un village préhistorique dont on devine encore les arases.
Histoire
Les reliefs autour de ce replat présentent de nombreux abris sous roches aménagés et des restes de fortifications de l’âge du bronze.
Le hameau actuel date du XIX* siècle seulement. Il aurait été fondé, selon la tradition orale, par la famille Mary. L’état-civil atteste qu’il s’agit de la famille la plus importante car ce patronyme y prédomine. Un poète célèbre du Sartenais, zi Paulu Prufiziu (surnom d’une des branches des Mary), était originaire des lieux.
Le village a connu une croissance rapide car liée aux plaines fertiles à l’est et au sud. Les versants étaient aussi cultivés comme l’attestent les nombreux murets de soutènements.
En 1870, sur le cadastre, 13 bâtiments et deux fours à pain sont reportés.
Par la suite, Ariddavu fut réputé pour l’excellence de ses canistroni confectionnés par les femmes dans ces fours collectifs. Une bergerie se trouvait à l’ouest. Un local collectif servait à ranger les outils de toute la communauté.
L’école a accueilli plus de cinquante élèves au début du XX* siècle, essentiellement les enfants des bergers venus des campagnes environnantes.
Il n’y avait ni église ni cimetière à Ariddavu. Les défunts étaient portés à dos d’hommes sur la bara (planche mortuaire) jusqu’à Ghjunchetu pour y être enterrés.
Aux trois entrées principales du village sont gravés les cinq F (F.F.F.F.F.), formule propitiatoire qui demande à la déesse Furtuna de faire une bonne mort (Furtuna Fà mi Fà una Felici Fini).
L’ouverture de la route en contrebas du village a désorganisé les cheminements anciens et créé d’autres besoins.
De plus, il n’y avait pas de source proche. Les femmes allaient alors chercher l’eau à Santu Pultru.
Ariddavu fut peu à peu déserté à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. En 1936, l’institutrice, alors la seule habitante, quitta définitivement le village.
Texte : Ghjasippina